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Accueil du site / Brennilis et ses déchets / Brennilis / Brennilis, une centrale arrêtée depuis 30 ans et toujours en démantèlement

Marie a rédigé ce message aux représentants des CLI de Soulaines, Morvilliers et Epothémont, en visite ce jour à la centrale de Brennilis.

Il synthétise les difficultés de ce démantèlement.

Il a été aussi mis en ligne par un membre de la CLI de Soulaines, Michel Guéritte sur le site de son association de Ville sur Terre, la Q.V avec un ensemble de documents http://www.villesurterre.eu/index.php ?option=com_content&view=article&id=551

C’est peut-être un peu avant ou surtout après la création de la CLI (EL 4 D) de Brennilis, le 29 décembre 2008 sous l’égide du Conseil Général du Finistère que nos destins ont été liés. Une CLI qui réunit tous les membres nécessaires au fonctionnement dont actuellement 6 associations de défense de l’environnement. Une CLI qui se réunit à huis clos, sans public ni presse malgré les protestations vigoureuses des associations et une seule élue. Une CLI qui suit à la lettre les informations données par EDF, les directeurs successifs du chantier et accepte le « globalement satisfaisant » sur les données communiquées par EDF et l’ASN.

Jusqu’en 2008 fonctionnait un Observatoire du démantèlement sous l’autorité du Préfet du Finistère et ne disposait d’aucun budget pour des analyses indépendantes celles-ci étant confiées aux laboratoires du CEA.

Les incidents du démantèlement :

Sur le calendrier

- Le 6 juin 2007 annulation du décret de démantèlement par le Conseil d’Etat pour défaut d’information du public.

- Le 15 mars 2010, la commission d’enquête publique sur le démantèlement complet de la centrale a émis à l’unanimité un avis défavorable au projet présenté par EDF, dossier accepté par la CLI malgré l’opposition ferme des membres des associations de défense de l’environnement. La commission vise à autoriser le démantèlement des installations annexes et l’assainissement des zones de pollution diffuse qu’EDF a fini de reconnaître en 2007 lors d’un rapport accablant de la CRIIRAD.

- Après avoir été arrêté, le démantèlement partiel a repris en 2012 mais à l’heure actuelle aucune autorisation de démantèlement complet n’a été accepté par l’ASN et la phase 3 (démantèlement total) est remise à une date ultérieure et le « retour à l’herbe » promis par certains élus est reconnu comme impossible.

Sur la radioactivité, les déchets

- Nous ne parlerons pas des rejets dans l’air, l’Ellez et le lac Saint Michel non autorisés jusqu’en 2011.

- En 2007, la CRIIRAD, à la demande de Sortir du Nucléaire réalise des analyses dans le chenal de rejets de la STE et met en évidence la présence de Cobalt 60, de Césium 137, d’Argent 108m, de Plutonium et d’Américium. (www.criirad.org)

- En 2010 l’ASN lors d’une inspection met en évidence l’existence de fûts de déchets corrodés, de colis dont la composition, le nombre et leur tonnage sont mal évalués. (séquence filmée dans le film de B. Chevet « Brennilis une centrale qui ne voulait pas s’éteindre »)

- Au mois 1500 tonnes de terres contaminées ont été mises en sacs et acheminés.

- En 2014, les échangeurs de chaleur, découpés sous tente, contaminés par du Plutonium (du à des ruptures de gaines pendant le fonctionnement de la centrale), EDF et ASN reconnait qu’elle abandonnera cette technique Pourquoi : pollution, déchets, problème de stockage. En Allemagne le découpage se fait en piscine et EDF le savait avant de commencer les travaux.

Les liens avec la CLI de Soulaines, Morvilliers (les lieux de stockage de l’Aube) :

- Le combustible de la centrale ainsi que le Tritium a traversé toute la France vers Cadarache.

- Que sont devenus les fûts corrodés et les colis « épinglés » par l’ASN ?

- On sait que la terre (des centaines de m3) ont été expédiés dans l’Aube, à Soulaines ou Morvilliers.

- On sait que les échangeurs de chaleurs contaminés, découpés en morceaux sont couchés à Morvilliers sous une couche de sable pour une durée de « 30 ans » et une surveillance de 100 ans.

- Le bloc réacteur reste sous son « dôme », trop contaminé et sans lieu d’accueil disponible, le dossier de 2009-2010 refusé et accepté par la CLI de Brennilis sur son démantèlement complet proposait de le démanteler et d’entreposer les déchets dans le sous-sol de la centrale en dessous du niveau du barrage.

Beaucoup d’interrogations sur ce démantèlement coûteux et qui se voulait exemplaire !

photo Vivement Lundi

Quelques dates

. La centrale nucléaire EL 4 de Brennilis

1962, début de la construction.

1967, démarrage.

1985, mise à l’arrêt, décharge du combustible, vidange des circuits.

A noter que la centrale de Brennilis a fonctionné sans aucune autorisation légale de rejets (cela n’a été régulariséqu’en 2011 !!). Elle a rejeté certaines années plus de tritium que l’usine de La Hague. Aussi le professeur Pellerin a avoué avoir pesé de tout son poids pour la mettre à l’arrêt !

1995, enquête publique pour le démantèlement partiel (niveau 2) ; campagne « retour à l’herbe ».

1996, décret pour le démantèlement partiel (hors bloc réacteur), mise en place de l’observatoire du démantèlement.

1999, étude de faisabilité du démantèlement complet, avec trois scénarios (immédiat, dans vingt ans, dans cinquante ans) par EDF et le CEA remise aux ministres concernés.

2005, arrêté préfectoral autorisant le rabattement de la nappe phréatique dans le lac et non plus dans l’Ellez. La population ne s’en aperçoit qu’un an plus tard et s’interroge sur les raisons (diluer la contamination ?)

2006,
- le 12 février, décret de démantèlement complet sans enquête publique ;
- le 13 avril, recours en annulation du décret par le Réseau Sortir du nucléaire devant le conseil d’État, ;
- le 20 avril, analyses par le laboratoire de la CRIIRAD (financées par souscription) de mousses prélevées près du site par Sortir du nucléaire Cornouaille, présence de radioélémentsdus incontestablement à l’activité de la centrale

2007, le 7 juin, annulation du décret de démantèlement par le conseil d’État pour défaut d’information du public

2008, 31 décembre création de la CLI (commission locale d’information) par le conseil général du Finistère.

2010
- le 15 mars, avis défavorable de la présidente de la commission d’enquête publique sur le démantèlement complet de la centrale de Brennilis. Il n’y a aucune urgence à démanteler le coeur du réacteur en l’absence de site pour accueillir lesdéchets.
- le 26 avril, parution du décret de création de l’ICEDA du Bugey (entreposage des déchets)

2011, juillet parution du décret de démantèlement partiel dans lequel la découpe des échangeurs est autorisée. 11 associations attaquent les 2 décrets ( convention Aarhus et directive européenne sur participation du public non respectée*)

2013, 1er mars le Conseil d’Etat déboute les 2 recours et août plainte devant commission européenne avec 8 associations

Pas de feu vert de l’ASN pour le démantèlement complet de Brennilis tant que construction ICEDA arrêtée.

2015 L’assainissement du chenal a été effectué, la découpe des échangeurs entamée mais le chantier de la Station de Traitement des Effluents très contaminé n’a pas avancé La construction ICEDA du Bugey arrêtée en janvier 2012 suite annulation permis mais pourrait redémarrer en avril 2015

*Les annexes de la convention d’Aarhus et de la directive européenne 85/337 citent explicitement le démantèlement des centrales nucléaires dans les projets pour lesquels les citoyens doivent être associés le plus en amont possible lorsque toutes les options sont encore possibles .