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Accueil du site / Brennilis et ses déchets / Brennilis / [presse] Centrale de Brennilis. Un directeur prêt à démanteler

LE TELEGRAMME - 04/09/2008

À seulement 36 ans, Xavier Petitjean en connaît un rayon sur les centrales nucléaires. EDF le propulse à la direction du site de Brennilis, avec mission principale de reprendre le démantèlement.

Quel est votre parcours ? Ingénieur diplômé de l’ENSTA, à Paris, je travaille depuis 1996 pour EDF : six ans à la maintenance de la centrale de Chooz (Ardennes), cinq autres à celle de Montrouge consacrées à la conception de l’EPR, deux ans en Chine en assistance de fabrication de quatre centrales et, depuis le 1 e r septembre, directeur du site de Brennilis.

Cela ne provoque-t-il pas de sentiment étrange de prendre la direction d’un équipement appelé à disparaître ? Je ne le considère pas comme tel. Si la centrale ne produit plus d’électricité, nous devons observer les contraintes d’exploitation liées à la sécurité. Il y a toujours quarante personnes, dont dix d’EDF à travailler sur le site.

Et bientôt davantage si le chantier de démantèlement redémarre. Où en est ce dossier ? EDF a envoyé sa nouvelle demande fin juillet. Actuellement, le dossier se trouve à l’instruction dans un service de l’État, lequel doit se prononcer avant la fin de l’année. S’il approuve, les travaux reprennent début 2009 sur la partie restante (bâtiment du réacteur) pour un démantèlement total en 2018.

Quels changements ont été opérés par rapport à la précédente mouture, annulée par le Conseil d’État (juin 2007), sous la pression de l’association Sortir du nucléaire ? L’essentiel a été repris et ajusté aux obligations législatives (le Conseil d’État avait motivé sa décision par l’absence de publication de l’étude d’impact, NDLR).

Ce projet représente également une vitrine du savoir-faire d’EDF sur ce marché du démantèlement. Ressentez-vous de la pression ? Hormis celle de fournir des éléments d’information, non. Mais je n’ignore pas que le chantier de Brennilis est pilote d’un processus de démantèlement concernant une dizaine de centrales en France (sur 58 actuellement en production).

Avec des ambitions à l’étranger ? (Charles Plourdeau, responsable de communication EDF, intervient) La procédure sera effectivement exportable.

Les associations opposées au nucléaire réclament un débat public sur ce dossier, êtes-vous favorable ? L’enquête publique permettra à chacun de s’exprimer et la commission locale d’information, censée prendre le relais de l’Observatoire de démantèlement en janvier 2009 (lire ci-contre), diffusera l’information en toute transparence. Si débat il doit y avoir, il appartient à l’État de le mener car il s’agit d’un problème national.

Propos recueillis par Yann Le Gall

Création d’une commission locale d’information

Imposée par décret, une commission locale d’information doit supplanter l’Observatoire du démantèlement de la centrale de Brennilis en janvier 2009. Nouveau pilote, le conseil général la portera sur ses fonts baptismaux le 4 décembre. Comme sa devancière, la Cli réunira des représentants d’EDF, de l’État, des associations et des élus. Pour l’heure, on ignore l’identité du conseiller général qui la présidera, le montant du budget consacré, la périodicité des réunions... Et, donc, ce qu’elle changera fondamentalement.