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Accueil du site / Brennilis et ses déchets / Brennilis / Incendie de Brennilis : le rapport de l’ASN décrypté

LʼAgence de Sureté Nucléaire (ASN) vient de publier un rapport, suite à lʼincendie survenu dans la centrale de Brennilis le 23 septembre dernier . Ce rapport est un modèle de langue de bois où lʼanalyse se résume à dire que cʼest la faute du non respect des innombrables procédures.

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rapport ASN suite inspection du 24 septembre 2015

La terminologie employée est celle du vocabulaire militaire : « poste de commandement principal, poste de commandement avancé », « phase de repli »… Lʼincendie sʼest produit là où les techniciens découpaient les échangeurs. La découpe terminée, ils finissaient de conditionner les derniers morceaux. Mais ce rapport ne dit rien sur la remise en route de la ventilation ou sur la prescription dʼanalyse des particules radioactives trouvées dans les filtres alors que cʼest la principale préoccupation. Quelles particules radioactives ont été mises en suspension ou entrainées dans les eaux dʼextinction suite à lʼincendie ? Pas un mot sur des analyses de contamination plus poussées éventuelles sur les personnes présentes. Il est mentionné en page 8 lʼemploi de 100 litres dʼeau pour éteindre un incendie dʼune heure. 100 litres correspondant à 10 seaux, on est en droit de se demander si lʼinformation est fiable tant la quantité est ridiculement basse ! En théorie, suite à cet incendie, les dispositions devraient être revues pour « maîtriser les risques liés aux travaux par point chaud sur tous les chantiers de démantèlement ». Cela restera-t-il un voeu pieux ?

Les causes de lʼincendie sont imputées à lʼusage de « lingettes ». Cette histoire prêterait à sourire si elle nʼavait déclenché un incendie qui a pu contaminé travailleurs et pompiers. En effet, pour ne pas faire de déchets radioactifs liquides, les travailleurs ont employé des lingettes imbibées de solvant hautement inflammable (car issu du pétrole) en trop grande quantité (3 litres au lieu dʼ1) pour essuyer les pièces contaminées. Ces lingettes étaient ensuite étalées pour les faire sécher. Le tout a pris feu avec les étincelles dʼune meuleuse qui est théoriquement interdite ! On peut imaginer les difficultés si le chantier abordait la cuve avec des risques dʼincendie bien plus forts, et des risques mortels dʼirradiation.

À noter que le décret de démantèlement partiel prend fin en juillet 2016 et que le chantier de la STE (station de traitement des effluents) nʼest toujours pas fait. Les responsables du chantier de déconstruction (sous lʼautorité dʼEDF) avaient lʼautorisation de ce chantier depuis le premier décret de 1996, mais ils nʼavancent pas en raison dʼun niveau radioactif trop élevé. Cʼest pourquoi, à travers leurs recours, les associations tenaient à ce quʼils finissent ce chantier extérieur au bâtiment réacteur avant dʼaller « triffouiller les échangeurs ».

Décidément, parler des difficultés des « démanteleurs » et de pratiques dangereuses nʼest pas une formule vaine.

pour voir la lettre au procureur envoyé par la fédération anti-nucléaire Bretagne cliquez ici.

A noter qu’une réunion publique aura lieu à la salle polyvalente de Brennilis le 19 novembre 2015 à 18h30 : une excellente occasion pour poser vos questions.