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Accueil du site / A la une... / Japon : « Les problèmes de thyroïde s’étendent à tout le pays »

Article envoyé par P. Peguin. Vous le trouvez aussi sur le blog de Fukushima en ligne le 8 avril 2013

Selon un de ces articles, paru dans le journal Gendai ainsi que sur son site internet le 4 avril 2013, les problèmes de thyroïde répertoriés dans différentes régions du Japon attesteraient qu’une grande partie du pays aurait été contaminé.

Article source :「甲状腺異常」全国に広がっている

À la fin du mois dernier, le Ministère de la Santé a présenté les résultats des échographies de la thyroïde faites dans trois préfectures (hors Fukushima) : Aomori (Hirosaki), Yamanashi (Kôfu) et Nagasaki (Nagasaki). Les échographies ont été pratiquées entre le mois de novembre 2012 et le mois de mars de cette année, sur 4365 enfants de 3 à 18 ans. La proportion d’enfants présentant des ganglions de moins de 5 mm ou des kystes de moins de 20 mm était de 57,6% pour Hirosaki, 69,4% pour Kôfu et 42,5% pour Nagasaki.

D’autre part, dans la préfecture de Fukushima, la proportion était, pour l’année 2011, de 35,3% et pour l’année 2012 de 43,6%. Le ministère a conclu qu’« il n’y a pas grande différence » entre la préfecture de Fukushima et les trois autres et qu’« il est difficile d’imaginer que l’accident nucléaire soit en cause ». Ce n’est pas une plaisanterie. Dans la préfecture de Fukushima, pour l’année 2011, sur les 38 000 enfants examinés, 3 ont développé un cancer et 7 présentent des risques d’en développer un. Ces chiffres sont incroyables quand on sait qu’en général, le risque de développer un cancer de la thyroïde chez les enfants est de 1 à 3 pour 1 million. Et comme les chiffres de Fukushima ne diffèrent pas de ceux des autres préfectures, cela équivaut à dire que tout le pays est pollué.

Le professeur YAGASAKI Katsuma (Université de Ryukyû), qui fait des recherches sur les dangers de la contamination interne, appelle cela l’« irradiation cachée ».

« Quand on observe les données de la Revue de l’Association japonaise de médecins concernant les adultes et les examens des enfants de Fukushima, il apparaît nécessaire de déterminer "d’autres facteurs de différence entre les enfants de Fukushima et les adultes". Parce que la proportion des enfants de Fukushima d’environ 18 ans ayant des kystes de moins de 3 mm est trois fois plus élevée que celle des enfants de 20 ans. La proportion des enfants d’Aomori ou de Nagasaki ayant des kystes, identique à celle des enfants de Fukushima, est aussi quelque chose d’anormal.

Il est tout à fait anti-scientifique de dire que l’iode radioactif stimule la thyroïde des enfants et de dire, de but en blanc, que cela n’a aucune relation avec la radioactivité. D’un point de vue médical, les kystes n’ont pas de lien direct avec le cancer, mais les résultats de ces examens ne sont-ils pas un signal d’alarme pour tout le Japon ? ».

Comme il en va ainsi du nord au sud du Japon, les enfants de Tôkyô ne sont pas non plus en sécurité. Selon le professeur SASAKI Ken (Université Rikkyo, faculté des sciences) :

« À Tôkyô aussi, la radioactivité a dangereusement augmenté. Quelques jours après l’accident, il y avait 0,8 μSv. Les quatre jours suivants, la radioactivité a baissé chaque jour de 0,1μSv. Comme l’iode a une demi-vie de 8 jours, elle a pu bien s’imbiber. Même pendant un court laps de temps, des chiffres élevés étaient enregistrés dans la capitale. Dans les arrondissements de Arakawa et Adachi, on a trouvé des "hotspots" de radioactivité. Plus de cinq ans après Tchernobyl, les gens ont commencé à être malades. Il est nécessaire de continuer à faire des contrôles. »

Selon le professeur YAGASAKI, en Biélorussie (nord de Tchernobyl), c’est en 1987 que les cancers ont commencé à apparaître, cinq ans après, ils avaient été multipliés par 50. Dans une région d’Ukraine située à 150 km à l’ouest de Tchernobyl, où la pollution est inférieure à celle de Koriyama, 9 ans après l’accident, 1 enfant sur 10 avait des problèmes de thyroïde et 1 sur 100 le cancer.

Même dans les zones à faible rayonnement, les méfaits sur la santé se font sentir. Et les mesures à prendre ne concernent pas seulement Fukushima. » (Traduction : Martine Carton)